Bombardement du 26 mai 1944
La Buisserate
Le 26 mai 1944, dans la matinée des bombardiers Alliés déversent leurs bombes sur La Buisseratte. La gare de triage visée n’est pratiquement pas touchée. Par contre les maisons en périphérie ne sont pas épargnées. Des bombes tombées sur le Néron déclenchent des avalanches de rochers qui écrasent des maisons. Les sauveteurs travaillent toute la journée pour sortir des décombres des corps mutilés dont des femmes et des enfants tués ou gravement blessés.
La Résistance n’a pas été épargnée. Parmi les victimes tuées, Mme LEON, la courageuse boulangère qui, son mari étant prisonnier de guerre en Allemagne, s’évertuait malgré les pires difficultés à fournir le pain. Son mitron, Sylvain, membre du groupe FTPF, a été grièvement blessé. Mme DORMIER la mercière et son fils, lui aussi FTPF, sont tués. Ces deux femmes aidaient la Résistance locale le Groupe FTPF Bayard en mettant à sa disposition des caches et en servant de «boîte aux lettres » Le père et la mère d’un autre FTPF sont tués. D’autres membres des familles de FTPF sont blessés, leurs maisons détruites ou très endommagées. De nombreuses victimes survivantes sont sans abri, sans vêtements, sans argent.
La population a noté que l’absence de défense antiaérienne aurait dû permettre à l’aviation des Alliés de s’approcher davantage du sol pour mieux ajuster ses coups.
Victimes des bombardements alliés du 26 mai 1944 |
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Morts pour la France |
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age |
BELLE Marcel Maximin |
26 |
BURDIN René Raymond Elie |
19 |
CACHET Jules Pierre |
83 |
45 |
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3 |
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40 |
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35 |
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6 |
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11 |
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6 |
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39 |
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9 |
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GRANDONI Marie |
24 |
53 |
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GUILLET-REVOL née CHABERT Clotilde |
53 |
49 |
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13 |
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36 |
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48 |
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59 |
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MAZET Léon Emile |
44 |
20 |
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42 |
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TODESCHINI Angélo |
35 |
Le 26 mai 1943, Alain Foglia avait 7 ans, son frère 12 ans. Ils sont avec leurs copains devant la maison de leurs parents à la Balme (chemin du maquis).
Il raconte :
" On a entendu les sirènes puis on a entendu le bruit des forteresses volantes, on les a vus arriver, on les comptait, on n'a pas compté longtemps !
Il est tombé des trucs qui avaient de drôles de couleurs. La première bombe est tombée sur la maison, ça nous a projetés contre le grillage du jardin en face.
Je te dis pas la tronche qu'on avait; parce que tous les morceaux de ciment, les morceaux de vitre.
Mon frangin qui était le plus âgé a dit : "maintenant chacun pour sa peau". On est passé vers l'écurie, on est passé vers le Borgia, c'est un ruisseau qui n'avait presque jamais d'eau, avec des orties hautes comme ça. On les a traversées quand même.
On était tout piqué par les orties et on est monté chez Mme Favre.
Elle nous a accueillis, et quand ça a été fini, elle nous a dit il faut redescendre.
On était au bord du chemin, on allait commencer la descente et je vois arriver mon cousin Fayen, il avait été réquisitionné pour travailler sur les voies.
Il nous a dit : "descendez vite vos parents vous cherchent sous les décombres de la maison, ils croient que vous êtes dessous". On est descendu en courant, quand ils nous ont vus ça a été la fête. "
Quartier de la Buisserate Boulangerie Léon après le Saint-Martin-le-Vinoux le 26 mai
bombardement 1944
La rue du 26 mai 1944 rejoint la Buisserate au nord de la commune en passant par la place Pasteur.
La stèle commémorative des bombardements du 26 mai se trouve place Pasteur.